Enfances Placées

«Nous nous appelons Rachel, Moussa, Stéphanie, André, Denise, Mohammed, Nathalie, Glenn, Laura… Nous avons tous en commun, à un moment ou un autre de notre enfance, d’avoir croisé la route d’éducateurs, d’assistants sociaux, de familles d’accueil, pour suppléer nos propres parents. Un chemin parfois semé d’embûches, de doute, d’envie de renoncer mais aussi éclairé par les rencontres, les soutiens et l’aboutissement de nos envies, de nos projets.»
Derrière chaque enfance placée , certains d’entre eux voient leur placement à l’Aide Sociale à l’Enfance toucher à sa fin, d’autres ont déjà eu une longue vie depuis et un peu de recul pour oser dire les galères, la honte, le sentiment d’imposture, les doutes, la violence… mais aussi les rencontres, la prise de confiance et la réalisation de son potentiel. Ils ont accepter de donner un visage aux enfances placées, au sens propre et mettre en commun leurs histoires, en prenant tous la plume, en laissant chacun totalement libre de son style et de son propos.

Avec Repairs, vous avons voulu donner un visage aux enfances placées, mettre en commun nos histoires, en prenant tous la plume, en laissant chacun totalement libre de son style et de son propos. Chaque visage, chaque histoire, trace ainsi en creux le chemin vers une politique de protection de l’enfance réellement inclusive, authentiquement à hauteur d’enfant et résolument émancipatrice.

En France aujourd’hui, 40 % des SDF de moins de 25 ans sont issus de l’aide sociale à l’enfance (ASE), soit plus de 10 000 jeunes adultes. Trop souvent, au lendemain de leur majorité, ils se retrouvent à la rue, sans soutien, sans diplôme pour une grande majorité dont la scolarité n’a pas été suivie. Leurs chemins sont divers, les structures d’accueil et les conditions ne sont pas les mêmes pour tous. Pour ces 300 000 à 400 000 enfants et adolescents qui passent par l’ASE, la durée et les conditions d’hébergement peuvent constituer un deuxième frein à leurs chances de s’en sortir. Malgré les difficultés, et elles sont nombreuses, beaucoup s’en sortent à force de volonté.

Derrière ces chiffres et ces statistiques se cachent des visages et des noms.
Le projet s’articule autour de portraits de ces adultes qui sont passés par l’ASE. On demande à chacun des sujets de choisir un lieu pour réaliser la séance. Ces portraits volontairement bienveillants ont pour but de donner aux sujets la possibilité de vivre une expérience unique, et d’appréhender différemment leur image de soi pour certains. C’est aussi l’occasion de leur offrir la possibilité de s’exprimer sur leur vie à travers une tribune libre. Tout ce processus a pour but de leur donner de la visibilité, et d’augmenter l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes.

Ce projet donne la parole à toutes les personnes, jeunes adultes et enfants, n’ayant pu bénéficier dans leur parcours de vie du soutien effectif et affectif de leur famille, il est constitué de 46 portraits, a été réalisé entre 2020 et 2021.

Le projet a été exposé sur les murs de la caserne Napoléon à Paris en 2021, à Nantes en 2022 et L’Envol à Béthune en 2024.

Pour voir le projet dans sa totalité: https://enfances-placees.fr/

Pour en savoir plus, vous pouvez visitez Repairs et sur Grandir Dignement.