Un jardin solidaire / La fleur et le fruit

Une jardin solidaire est une série photographique documentaire et sociologique est le fruit d’une immersion d’un an au cœur du Jardin Pouplier, véritable laboratoire d’innovation sociale et écologique niché au sein du site patrimonial des Murs à Pêches de Montreuil.

Les salariés de l’association Le Sens de l’Humus animent depuis 2012 des matinées dédiées aux jardins solidaires, un espace d’accueil et de reconstruction pour des personnes en situation d’exclusion ou bénéficiaires de minima sociaux. Au fil des quatre saisons, je me suis intéressé autant à la métamorphose de la nature qu’à la diversité des histoires qui font vivre ce lieu unique.

À travers reportage et portraits posés, j’ai cherché à dépasser la simple documentation, c’est un hommage au travail social des salariés passionnés, des bénévoles engagés et de leur partage avec personnes en insertion. Cette série est conçue comme un outil de valorisation des personnes et de leurs efforts grâce à une exposition in situ à la fin de la période.

Un jardin solidaire

Le jardin Pouplier est géré par l’association le sens de l’Humus

Résumé Au sein de l’Île de France, il existe de nombreuses structures agricoles urbaines très diversifiées, véritables métaphores de la métropole. Elles constituent un laboratoire d’innovation social et écologique où mutent les comportements des habitants de ces territoires souvent caractérisés par une forte mixité sociale. Le jardin Pouplier est l’un de ces lieux où se lient social et patrimoine. Contexte Dans le contexte écologique actuel, l’avenir des métropoles repose sur des problématiques telles que l’urbanisme, le lien social, l’écologie… Pour y répondre beaucoup de citoyens ont lancé des initiatives, parmi lesquelles, les jardins collectifs ou plus généralement des zones d’agriculture urbaine. À l’origine, les jardins partagés sont principalement des terrains en friche, réaménagés par l’engagement de quelques habitants. Mais ces îlots de nature ne sont pas uniquement des lieux dédiés au jardinage, ce sont aussi des espaces de rencontres intercommunautaires et interculturelles. Ces phénomènes, décrits comme des utopies concrètes, favorisent autour d’une pratique le lien social dans les quartiers et représentent un véritable forum social où se croisent toutes les populations, tous les âges d’un territoire ou de plusieurs. Le principe de jardin partagé se réinvente depuis le Moyen Âge et généralement ces apparitions coïncident à des révolutions sociales, tel que les jardins ouvriers au début du siècle qui perdurent jusqu’en 1970. Puis dans les années 2000 la France découvre le concept de transition, né de l’annonce des crises: énergétique, écologique et économique. Séduits par l’idée de résilience et d’actions collectives, les citoyens se mobilisent. Plus que des parcelles partagées fleuries ou des potagers individuels, se sont de véritables fermes urbaines qui commencent à s’implanter durablement, autour et dans les villes. Les différents territoires, la croissance et l’organisation organique de ces structures en font un mouvement est très protéiforme. On peut estimer à plus de mille aujourd’hui le nombre d’espaces cultivés dans la métropole, toutes structures confondues (cf. iau-idf.fr). L’urbanisme contemporain voit donc muter ces espaces pour répondre aux besoins de nature et de liens sociaux des habitants de communes très urbanisées et souvent dans des secteurs à enjeux. Projet C’est dans ce contexte que le photographe Nicolas Friess a commencé un travail d’un an autour du Jardin Pouplier. Photographier la nature qui évolue pendant quatres saisons mais aussi les personnes qui font vivre cet espace atypique au sein des Murs à Pêches de Montreuil, espace patrimonial protégé, mais pendant longtemps délaissé au plus haut de l’ère industrielle de la région parisienne. Au travers d’un reportage et de portraits posés, le but de cette recherche photographique documentaire n’est pas seulement de présenter les métamorphoses de cet oasis de nature en Seine Saint Denis mais aussi d’identifier et de partager la diversité des personnes qui s’investissent pour le faire vivre. C’est un hommage au travail social qui y est effectué et aussi une manière de pouvoir présenter aux publics qui visitent le jardin les acteurs bénévoles et salariés qui y travaillent lors des matinées solidaires lors d’une exposition et de différents évènements organisé autour de l’idée de partage.