Ironie en Couleur

 

Dans une piscine désaffectée de Cluj-Napoca, des tagueurs s’exercent en toute illégalité. L’un d’entre eux, dénommé Joker, accepte de s’ouvrir un peu. Il a débuté en 2005, couvrant de son pseudo le métro et les rues de Bucarest, puis a voyagé un long moment et peint dans toutes les grandes villes d’Europe. Aujourd’hui, Joker reste très mobile mais avoue vouloir poser son sac de bombes de peinture en Roumanie pour un moment.

Dans le milieu du graffiti underground, garder sa véritable identité secrète est une nécessité afin d’éviter les problèmes avec la justice. D’après Joker, ceux qui jouent à taguer illégalement n’essaient pas de transmettre des messages clairs dans leurs peintures ; le message, c’est l’action elle-même : « Peindre dans la légalité n’aurait pas le même sens pour la plupart d’entre nous, ce serait détruire le cœur même de notre message. Je ne suis pas intéressé par marquer mon nom à tous les coins de rue. Mon but est de toucher les systèmes de transit comme le train ou le métro pour que le message voyage librement et qu’il reste accessible à tous. »

Ceci étant, Joker pense que davantage de murs dédiés au Street Art permettraient aussi de garder éloignés du centre-ville les « gribouillages des débutants ». Un autre message pour Cluj-Napoca, cette année Capitale européenne de la jeunesse.