Une Femme (work in progress)

Ancré dans l’univers cinématographique, le projet se dessine autour d’une collaboration entre une actrice et un photographe.
Le postulat ? Revisiter des images de la mémoire collective comme si il n’y avait jamais eu qu’une actrice depuis le début du cinéma. « La muse » que certains évoquent, une Marilyn, une comédienne, mais une femme de notre quotidien avant tout.
Car voici le propos : démonter et remonter des stéréotypes du cinéma, utiliser l’imaginaire collectif à travers les lieux, les costumes, le jeu d’acteur et la lumière mais sans éblouir le spectateur.
C’est aussi une double réinterprétation celle du modèle qui sans texte va improviser un roman photo, un cinéma muet mais pas burlesque. Et celle du photographe qui devient scénariste, réalisateur, chef op.

« Le cinéma est une réelle source d’inspiration, et d’admiration pour moi. Je ne  me considère pas comme un grand cinéphile mais je sens que mon imaginaire est fortement influencé par des scènes, des chefs op, ou des acteurs. Et inéluctablement émerge l’envie de créer des visuels qui évoquent cette iconographie puisque j’aime qu’on me raconte des histoires et j’aime en raconter à travers mes images. Dès le postulat posé, la cohérence du projet s’oppose chez moi à un problème, le réel. J’aime qu’on me conte mais je n’aime pas trop qu’on me mente. Fortement liée à une vision documentaire, mon envie d’utiliser ce thème crée un paradoxe d’où va naitre une réflexion sur les icônes féminines du cinéma. Alors qu’aujourd’hui le corps est tout aussi mis en avant que le jeu des actrices, peut on parler de cinéma, de divers genres avec une seule et même actrice.

Sortir du stéréotype corporel (la brune incendiaire, la blonde fatale, l’androgyne aux cheveux courts …), mais garder celui du cadre. Et comment mieux exposer mon point de vue qu’en collaborant sur toute la série avec la même comédienne, sans la travestir au delà du costume. L’actrice, je la connais bien, est une belle femme mais ce n’est pas une star ou une mannequin,  elle serait plus dans la catégorie communément appelée « girl next door ». Peut-elle quand même tout incarner et réveiller notre imaginaire à chaque fois ?

Finalement, n’est pas le travail de l’équipe qui importe pour emporter le spectateur dans un univers ?

Mon propos n’est pas de critiquer le cinéma de genre et ses clichés. Je le laisse à d’autre bien meilleur pour en discourir. Ce n’est pas mon domaine, je ne suis ni journaliste ni philosophe. Moi je préfère interroger par la monstration. Je me considère plus proche du photographe documentaire que de l’artiste contemporain. Je ne pose pas de concept, je réalise des images, je raconte des histoires. »

Modèle/ Actrice / collaboratrice:  www.marieemiliemichel.com/